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La Revue “La Voix de St-Gall” n°124 : Culte, culture et foi chrétienne. (Tome 2)

« Susciter des cultures transformées par la nouveauté prodigieuse du Christ »[1].

Voilà l’un des chantiers que le Conseil Pontifical pour la Culture proposait à l’Eglise entière au début du 3ème millénaire. Sa mise en œuvre conduirait à une symbiose féconde entre l’identité chrétienne et celle culturelle, symbiose qui s’insère dans l’impressionnante architecture des défis auxquels l’évangélisation doit continuer à être sensible en Afrique aujourd’hui. En effet, des interpellations et objections adressées avec récurrence aux chrétiens africains quant au rapport qu’ils entretiennent avec leur culture, il ressort la nécessité de trouver une ligne de synthèse capable de tenir ensemble le patrimoine de la foi chrétienne et celui de la culture africaine. L’audacieux qui, sur le sujet, risque son discours, est bien souvent gagné par un vertige, un sentiment de malaise, une crainte qui se mêle au découragement, un espoir teinté de désenchantement. Pourtant, la problématique de la rencontre entre l’Évangile et la culture s’impose comme une métamorphose existentielle à laquelle il faut absolument s’intéresser. D’ailleurs, la culture est l’espace vital dans lequel la personne humaine est appelée à mettre en œuvre l’Évangile. En se penchant sur la problématique culte, culture et foi chrétienne après 160 ans d’évangélisation au Bénin, « La Voix de St-Gall » a proposé dans un premier tome des réflexions qui ont eu le mérite d’appréhender le dynamisme global à l’œuvre dans les différentes cultures au Bénin. A l’occasion, votre revue a intentionnellement creusé au sein de son lectorat des soifs qu’elle s’appliquera à étancher dans ce second tome en abordant les grands enjeux d’une identité chrétienne réconciliée en faveur des Africains, de même que les outils qui rendraient possible sa concrétisation.

La première marche qui nous mènera à cet objectif est majestueusement franchie par le Père Fiacre GAMBADATOUN, bibliste. En s’appliquant à l’exégèse de la controverse sur la tradition en Marc 7, 1-13, il plaide pour une auto-transcendance des cultures à l’école de l’Evangile du Christ. A sa suite, le Père Hermann NADOHOU-AWANOU, prêtre de l’archidiocèse de Cotonou et philosophe, précise, au moyen d’une analyse diligente, le statut de la foi chrétienne entre compromis, radicalisme et compromission. Le Professeur Raphaël YEBOU, quant à lui, met en lumière la foi comme un ferment de culture qui induit une reconfiguration de l’identité.

A un autre niveau de la marche, le Père Louis HONDOCODO analyse l’afropessimisme qui ne favoriserait pas une rencontre pacifiée et féconde entre l’Evangile et la culture africaine. La réflexion menée par le Père Isidore de SOUZA pendant qu’il était Directeur de l’Institut Supérieur de Culture Religieuse (ISCR) et publiée ici à titre posthume vient dépassionner les débats et réintroduire de l’équilibre. Son approche, encore d’actualité, permet de cerner comment il est possible d’être authentiquement africain en même temps qu’on est pleinement chrétien. La pertinence de son argumentation conduit à changer de regard sur le christianisme comme une force d’aliénation culturelle en Afrique.

Forcément, dans ce débat, le questionnement sur l’orientation à donner à l’inculturation aujourd’hui pour stimuler une véritable réviviscence spirituelle africaine va se poser. Le Père Edouard ADE, avec la dextérité intellectuelle qui le caractérise, nous invite à sortir des sentiers battus des tumultes et des convulsions que certains efforts d’inculturation ont pu provoquer dans le passé pour nous tourner avec sérénité vers des horizons plus réalistes. Il propose alors des repères et des balises pour parvenir à une intime transformation des authentiques valeurs culturelles et à l’enracinement du christianisme dans les diverses cultures en Afrique. Sur cette même marche, Léanaug Constantin DAHOUNSA et Alexis CODJO scrutent, pour leur part, un lieu pratique d’opérationnalisation des balises identifiés par le Père ADE : la pratique des sacrements au cœur de la liturgie. Ils se sont évertués à rechercher les harmoniques qu’il est possible d’établir entre des rites initiatiques africaines et les sacrements d’initiation chrétienne. De leur étude, il se dégage que la sagesse contenue dans le déploiement de ces rites constitue un substrat herméneutique que les sacrements assument et accomplissent. Dans la même dynamique, Hubert LATOUNDJI a mis en parallèle le culte des ancêtres et le culte des saints pour entrevoir comment la profusion de sens manifestée dans la conception africaine du rapport entre vivants et morts est susceptible d’être retenue, éclairée et assumée par le christianisme.

A l’aune de ces réflexions, il convient de retenir qu’aucune culture n’est aussi étanche pour ne pas répondre à l’appel de Jésus qui parle du cœur même de la condition humaine. Pour une identité africaine en paix avec l’Evangile, il y a un prix à payer. C’est celui de l’attention sincère et critique aux intuitions que Dieu a préalablement enfouies dans les cultures humaines comme pour leur faire désirer, à la manière d’une terre altérée qui soupire après l’eau, la Parole de vérité qui sauve et qui libère. A l’image des abeilles qui ne vont pas indistinctement sur toutes les fleurs, et ne cherchent pas non plus à tout emporter de celles sur lesquelles elles se posent, mais extraient uniquement ce qui sert à la fabrication du miel et laissent le reste, les chrétiens africains gagneront à puiser dans leur culture ce qui est conforme à la vérité libératrice de l’Evangile du Christ, et à laisser de côté le reste. Avec ardeur et sans relâche, ils œuvreront alors à « susciter des cultures transformées par la nouveauté prodigieuse du Christ ».

 

Espédit ALLOSSOU

Directeur adjoint de La Voix de St-Gall





[1]– Conseil Pontifical pour la Culture, « Pour une pastorale de la culture » n°39, 1999.

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