S’il est des jours inoubliables, des jours riches, tant en allégresse qu’en émotions, des jours nantis d’espoir et d’assurance, ce mercredi 23 mars 2022 en est magnifiquement un.

            En effet, depuis quelques jours, toute l’alma mater était dans un émoi indicible. Et pour cause, ses enfants nouvellement ordonnés prêtres dans les différents diocèses de l’Eglise famille de Dieu au Bénin et ailleurs venaient lui rendre grâce à travers leur messe de prémices. Il s’agit de la promotion saint Joseph le travailleur.

            Aussi, au jour-j, c’est-à-dire ce mercredi 23 mars, le programme journalier de la maison a été revu pour la circonstance. Après le lever, suivirent directement la méditation et les cours intercalés peu à après par le petit déjeuner. A 10h30, le moment tant attendu arriva. Sur la cour de la tour, apparaissaient pêle-mêle d’éclatantes soutanes immaculées dont la vue arrachait aux séminaristes qui sortaient de leur salle de cours respectives de radieux sourires. Il s’agissait bien évidemment de la promotion saint Joseph le travailleur qui arrivait d’abord au compte-goutte puis à flot.

            Alors que les séminaristes s’installaient à la chapelle le corps visiblement au prise à une effervescence irrésistible et irréfutable due à leur impatience de voir les nouveaux-arrivés célébrer l’Eucharistie sous les yeux, ces derniers se revêtaient de leurs ornements sacerdotaux en philo II.

            Vers 11h10, s’ébranla la majestueuse et royale procession des nouveau-nés dans le peuple des Prêtres accompagnés de leurs aînés formateurs. Le chant d’entrée n’aurait pas été mieux trouvé : ‘’Peuple de prêtres, peuple de Dieu, assemblée des saints, chante ton Seigneur’’ résonnait en cœur toute la chapelle.

            Une fois le magnifique et imposant cortège des élus de Dieu installé dans le cœur, le Recteur, le Père Raymond SOBAKIN prit la parole pour accueillir, dans les règles de l’art, ses enfants spirituels désormais devenus prêtres de Jésus-Christ. Un motif d’action de grâce et de joie tant poignant que le Recteur, au début de son allocution, entonna en chant le psaume d’Isaïe 12 solennellement repris par toute l’assemblée déjà en extase. Après que le chant eut fini, il souhaita aux nouveaux prêtres le bienvenu d’abord au nom de Jésus-Christ dont ils partagent dorénavant le sacerdoce puis au nom des Pères formateurs présents comme absents. Quant à sa joie de les voir tous vêtus d’ornements de sacrificateur de Jésus-Christ mort et ressuscité, il articula qu’il ne peut en être autrement pour le Père qu’il est. Il continua en souhaitant aux nouveaux prêtres de grandir dans le Seigneur et d’être constamment soutenus par Lui dans leur nouvelle vie de mission qui n’est point une fête. « Vous n’allez pas à la fête », emprunta-t-il au révérend Père Etienne SOGLO de lumineuse mémoire. En effet, aujourd’hui et plus que jamais, argumenta-t-il, le monde a davantage soif de témoins. Dans le même temps, les défis à relever et à affronter pour que règne et brille la gloire de Dieu dans le monde sont éléphantesques et en perpétuel accroissement.

            Tels étaient en substance les mots assez profonds et interpellant du Père Recteur, mots qui vont nourrir la méditation des uns et des autres au cœur de la célébration eucharistique qui suivit son cours avec, comme président le père Féliciano CHABI du diocèse de Nattitingou. A l’homélie, nous avons été spirituellement nourris par le père Samson MEHOU de l’archidiocèse de Parakou.

            De son homélie qui débuta aussi avec un chant de liesse et d’allégresse, nous retenons essentiellement qu’il y a tant lieu de rendre grâce au Seigneur que s’y mettre nous renverrait à une toile de pénélope. Aussi l’alacrité qui anime depuis peu la promotion jubilaire ne saurait être épuisée avec les mots humains. Cette joie est encore plus particulière lorsqu’on prend conscience des merveilles, des messages et des contenants de la grâce de Dieu que nous constituons autant que nous sommes. Dès lors, le cercle vicieux du mal ne devrait plus avoir droit de cité dans notre vie. Il y a plutôt lieu de favoriser cette chance que nous représentons les uns pour les autres et de demeurer constamment l’image de Dieu que nous sommes. Tel était en effet le sens que devrait porter le Saba dont il était question dans l’évangile du jour.

            Par suite, avant la bénédiction finale et l’envoi du diacre, l’abbé Angelo ATTOGOUINON, le Père Marie-José AHOTONDJI prit la parole pour remercier tour à tour les pères formateurs pour les valeurs et savoirs inculqués à la promotion saint Joseph le travailleur et pour les remarquables réalisations de plus en plus pittoresque dans l’alma mater ; les religieuses pour leurs services attentionnés et maternels ; les ouvriers pour leur soutien irremplaçable et indéfectible ; et enfin, la communauté des séminaristes pour la fraternité et les moments partagés. Le don d’une enveloppe financière, en guise de soutien pour le bon vivre sous la tour, vint conclure ce discours de remerciement.   

            Après la messe suivie de la présentation des Pères de la promotion saint Joseph le travailleur à la chapelle et des photos de famille sur le parvis de la chapelle, place fut faite à l’agapè fraternel et sacerdotal célébré autour des tables appétissantes et bien fournies.       

Ricardo Serges O. TETEDE, étudiant en Théo I