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Homélie du Dimanche 21mars 2021 5ème dimanche de Carême.

  • Jésus, inaccessible ?

Pourquoi l’accès à Jésus, dans l’évangile de ce jour, est-il si compliqué ? Pourquoi fallait-il recourir à un service diplomatique ? Et pourquoi malgré leur talent de négociateur, Philippe et André n’obtiennent ni rencontre ni rendez-vous, mais finalement un discours certes impressionnant mais apparemment décalé ?

  1. Parvis des gentils

Une raison légale et architecturale explique l’inaccessibilité apparente de Jésus ce matin. Le temple de Jérusalem où il se trouve, disposait de ce qu’on appelle le Parvis des gentils : une grande esplanade accessible aux goyim, c’est-à-dire aux non-Juifs, mais séparée de l’espace sacré réservé aux Juifs par une limite qu’ils ne pouvaient franchir, sous peine de mort. Il était donc nécessaire pour les pèlerins grecs, de recourir à un service diplomatique qui, dans le cas d’espèce, avait le triple atout de la légitimité (juifs) de la proximité avec Jésus (des disciples) et de la compétence en langue grecque (de Bethsaïde).  

Mais au-delà de cette raison légale qui satisfait  aux exigences exégétiques, je suis convaincu que le Seigneur voudrait nous enseigner quelque chose de plus profond, l’Évangile n’étant pas une archive du passé. A mon sens, en maintenant ces grecs sur le parvis des gentils sans répondre immédiatement à leur demande, Jésus veut, et c’est le message de ce 5ème dimanche de carême, veut enflammer notre cœur du désir de le voir, purifier notre intelligence des conceptions erronées de Dieu et enfin réintroduire le rythme divin dans notre marche à sa suite.

  • Sur le Parvis des gentils, le Christ enflamme nos cœurs du désir de le voir

L’évangile de ce jour montre que le petit groupe de grecs qui cherche à voir Jésus se détache de la grande foule venue adorer Dieu à Jérusalem.

Adorer Dieu, dans la logique de ce texte, s’applique aux juifs de la diaspora et aux grecs sympathisants de la foi d’Israël qui venaient chaque année célébrer la Pâque. Adorer ici, c’est accomplir un rituel annuel, bien rodé où les chants succèdent aux prières de tous genres. Peut-être que les grecs venaient aussi, en collectionneurs de salut, tester ce Dieu d’Israël, prendre un peu de sa puissance, recueillir ses grâces de protections. Leur souche polythéiste ne dégonfle pas cet argument.

Mais ceux qui veulent voir Jésus eux, ont pris une initiative sincère et personnelle ; ils expriment une soif intime, brûlante et réelle. Ils ajoutent à l’acte rituel formel, la flamme du désir, l’étincelle qui fait toute la différence entre un groupe de collègues et un groupe d’amis. Les uns sont ensemble par devoir. Les autres se font un devoir d’être ensemble.

Oui chers frères et sœurs, sans cette étincelle, la pratique religieuse s’affadit et se confine dans un ritualisme creux.

Oui c’est le baptême qui fait le chrétien,

mais ce qui fait le saint, c’est la flamme du désir de voir Jésus,

C’est l’ordination qui fait le prêtre,

Mais ce qui en fait le disciple mordu et l’apôtre zélé, c’est la flamme du désir de voir Jésus.

C’est la nomination qui fait un curé,

Mais ce qui en fait un bon pasteur, c’est le désir de voir Jésus,

C’est la liturgie qui remplit les Églises,

Mais ce qui fait de ces assemblées des communautés chrétiennes passionnées du Christ c’est la flamme du désir de voir Jésus.

C’est la réception des Cendres le Mercredi des Cendres qui lance le carême,

Mais ce qui fait vivre un bon carême comme un chemin de sanctification, c’est la flamme de voir Jésus.

C’est la présence au séminaire qui fait le séminariste,

Mais ce qui en fera un bon prêtre, c’est la flamme de voir Jésus.

C’est le rite de lectorat et peut-être la prise de soutane qui font un lecteur,

Mais ce qui fait un serviteur amoureux de la Parole, c’est la flamme du désir de voir Jésus …

Et si tout le monde ne se retrouve pas encore,

C’est le rituel d’échange des consentements et des alliances devant le maire ou le prêtre qui fait le mariage,

Mais ce qui fait un couple heureux et durable, c’est la flamme incandescente de l’amour. Ne me demandez pas comment je le sais. Et là, justement, comparaison est raison, puisque c’est dans cette métaphore nuptiale ou amoureuse que sera souvent décrite cette passionnante flamme entre l’homme et Dieu.

« Je languis, déclame Saint Jean de la croix en commentant le Cantique des Cantiques, mais lui seul est ma santé ; qu’il daigne m’accorder la santé ! Je souffre, mais c’est lui seul est ma joie ; qu’il daigne me réjouir ; je meurs, mais lui seul est ma vie ; qu’il daigne me donner la vie. »

« Après m’avoir blessé davantage d’une flèche de votre amour, et avoir augmenté la passion et le désir de vous voir, vous vous êtes enfui avec la rapidité du cerf, sans me laisser vous saisir un instant »

Oui, frères et sœurs,

Se battre seulement pour le baptême, l’ordination, le rite d’admission, la nomination, la prise de Cendres, la présence à la messe et le Mariage sans éveiller et nourrir en permanence le désir de voir Jésus, c’est se condamner à un formalisme malheureux, à un ritualisme desséché. A 7 jours de la semaine Sainte, Jésus éveille notre désir de le voir.

  • Sur le Parvis des gentils, les grecs purifient leur désir de Dieu (la tête)

Mais Jésus, conscient que la volonté de le voir émerge des cœurs éblouis par l’éclat de sa renommée, car on venait de chanter les hosanna quelques versets plus tôt, voudrait quelque peu réajuster ces vues parcellaires sur lui. Il est ce Dieu incarné qui ne cache pas qu’il a souffert, qu’il a pleuré, qu’il a été sérieusement secoué devant la mort. La liturgie de ce jour, présente délibérément un Jésus souffrant qui indique la croix comme le lieu suprême de sa révélation.

« Maintenant mon âme est bouleversée. Que vais-je dire ?“Père, sauve-moi de cette heure” ?– Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! »

Cette présentation se confirme avec la deuxième lecture de ce jour :

« Le Christ, pendant les jours de sa vie dans la chair, offrit, avec un grand cri et dans les larmes, des prières et des supplications à Dieu qui pouvait le sauver de la mort, et il fut exaucé ». ()

Le Dieu qui séduit et attire ne se trouve pas que dans l’écume des actions tonitruantes. Il se révèle de façon ultime dans sa passion, mort et résurrection.

Ici reconnaissons-le, l’enthousiasme du désir rencontre le choc de la croix. C’est peut-être le bon vaccin pour traverser la tempête d’injures et d’humiliations de la Semaine Sainte.  

  • Sur le Parvis des gentils, le Christ réintroduit son rythme divin dans notre marche à sa suite

Sur le parvis des gentils, Jésus enflamme nos cœurs du désir de le voir, purifie ce désir en ajustant notre conception de Dieu. Mais, il semble aussi freiner une ardeur et interdire un espace. Oui, en n’accédant pas immédiatement à la requête de le voir, Jésus, à mon sens, nous pousse à réévaluer notre rapport au temps et à l’espace.

A votre avis, qu’aurait dit un homme de notre temps devant l’impossibilité d’accéder à Jésus, à l’intérieur  du Temple ? 1- Il s’interrogera sur l’opportunité d’une norme aussi discriminatoire ? 2- Il demandera à Jésus d’accepter au moins une visioconférence ! 3- S’il est puissant, il enverra un drone survoler l’espace interdit et communiquer les photos et vidéo en temps réel.

Nous vivons aujourd’hui dans un rapport tendu avec le temps et l’espace caractérisé par une injonction de disponibilité immédiate : tout doit m’être accessible (espace), et tout de suite (temps).

Déformés par l’ubiquité numérique, cette possibilité d’être ici et ailleurs (les séminaristes qui sont curés de paroisse numérique), nous voulons nous faire maître de tous les espaces. Nous ne supportons plus de n’avoir pas l’information. Même l’espace sacramentel de la confession est convoité et régulièrement assiégé. Comme si, l’accès à tout et tout de suite était l’article oublié de la déclaration universelle des droits de l’homme.

Piquant la fièvre de l’immédiateté, l’homme devient un contestataire du temps, du rythme de la vie. Il repousse les frontières de la mort de trois mois chaque année, il affine les cosmétiques dont le make up féminin  est la fine fleur, pour figer le temps. Un message lu depuis deux minutes resté sans réponse peut provoquer des soupçons et un grand emportement là où une lettre faisait 6 à 8 semaines entre expéditeur et destinataire, il n’ y a pas si longtemps, je l’ai vécu.  Ce rapport au temps complétement perturbé nous rend impatient envers nous-mêmes, envers les autres, et envers Dieu. J’en montre quelques effets dans la vie spirituelle.

Quand une grâce demandée tarde à être accordée, nous sommes capables, si nous ne cherchons pas ailleurs, de souscrire à la nouvelle mode de prière qui consiste à donner un ultimatum à Dieu…

Devant un péché têtu, au lieu de continuer péniblement à lui tordre le cou en considérant l’espacement de plus en plus important comme  de petites victoires de la grâce, nous préférons le baptiser mignon et lui offrir un titre de séjour de durée indéterminée.

Quand on multiplie les échecs dans l’acquisition d’une vertu admirée chez un saint et un grand mystique, l’humilité par exemple, que fait-on ? On déclare tout simplement que ces vertus sont d’un autre âge et que ce qui est dit du saint est une légende ! Cassons le thermomètre, et la fièvre baissera.

Contre cette impatience aux conséquences spirituelles désastreuses, Jésus, dans l’évangile de ce jour impose une pause. En ralentissant l’ardeur des grecs, il tente de réintroduire le rythme divin dans le rythme endiablé concocté par l’homme. Oui tout n’est pas accessible et tout de suite. Les grandes choses d’ailleurs sont le fruits d’une longue patience, étape par étape. Passer du Parvis des gentils à l’intérieur du temple se fera aussi par étape.

Passer du Parvis des gentils pour s’unir au Christ à l’intérieur du temple,

C’est comme le veut Paul passer du lait à la viande en 1Co 3,1-3//du niveau somatique, psychique au pneumatique (1 Co 2, 10-3,1 ; 15, 44),

C’est comme l’enseignent les saints Irénée de Lyon et Grégoire le Grand  passer les trois stades de la vie spirituelle : des commençants, les progressants et les parfaits),

C’est accepter rentrer patiemmentdans la Triple voie  que proposent le Pseudo-Denys et Saint Bonaventure: Purification (à la fois morale et intellectuelle), illumination (entrée progressive dans la lumière de Dieu) et union (vision ).

C’est arpenter les 7 demeures du Château intérieur que propose la réformatrice du Carmel, Sainte Thérèse d’Avila.

C’est gravir les 30 degrés de l’échelle sainte que propose Saint Jean Climaque, Ermite du 7ème siècle, le plus grand maître de la spiritualité et de l’ascèse, honoré pour cette raison  d’ailleurs en ce cinquième dimanche de Carême dans l’Église d’Orient.  Jean Climaque en conclusion du premier degré, consacré au renoncement conclut : « Premier degré ; toi qui y a posé le pied, ne retourne pas en arrière».

Et à la fin du deuxième degré consacré au détachement, il conclut : « Deuxième degré. Toi qui cours n’imite pas la femme de Lot, mais Lot lui-même, et fuis ».

Il ajoute plus loin : « L’homme patient est un travailleur que rien n’abat et qui tourne ses fautes même en victoires » (27ème degré, n°80).

Chers frères et sœurs, à 7 jours de la Semaine Sainte, avant d’affronter le drame de la Passion du Christ, le Christ tente d’enflammer notre désir de le voir, purifier notre conception de Dieu et réintroduire son rythme divin dans notre marche à sa suite.

Père Pamphile LEGBA

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