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Méditation du 25 janvier 2022 : fête de la conversion de Saint Paul (Ac 22, 3-16 ; Jn 16, 15-18)

Nous célébrons aujourd’hui, l’événement que la tradition, depuis des siècles, a dénommé « la conversion de saint Paul ». Ce vocable ne fait cependant pas toujours l’unanimité. L’évènement que nous fêtons ce jour et dont nous venons d’entendre le récit, mériterait, selon un certain courant de pensée, la dénomination de vocation et non celle de conversion. Nous serions donc en train de fêter la vocation de St Paul et non sa conversion.

Sans entrer dans la controverse, je voudrais en tirer une conclusion : si l’on peut confondre vocation et conversion, c’est parce que les deux réalités se ressemblent, qu’elles ont beaucoup de points communs. Dans le fond, il n’y a pas de conversion sans vocation sinon pourquoi ou à quoi se convertirait-on ? Parallèlement, il n’y a de vocation qui n’appelle conversion. C’est sur ce dernier point que je voudrais focaliser notre méditation. Tous ici, nous sommes conscients d’être des appelés, ce qui fait de nous des sujets en permanente situation de conversion, si tant est que nous voulons correspondre un tant soit peu à notre appel.

Quand nous parlons de conversion, nous pouvons entendre changement, retournement etc. L’image qu’évoquent en nous ces deux mots est celle de la cuisson de l’omelette ou de la grillade.

Quand on fait des omelettes, on retourne l’œuf dans la poêle. Quand on grille de la viande ou du poisson, on les retourne sur la braise. Pourquoi ? Pour que toutes les parties soient bien cuites et consommables. Ainsi en est-il de la conversion. Nous sommes appelés à nous convertir, à nous retourner pour qu’aucune partie de nous n’échappe à la grâce divine. Restons dans la comparaison de l’omelette et de la grillade pour signaler qu’avant de retourner l’œuf, la viande ou le poisson, on les examine du point de vue de la cuisson et c’est cet examen qui détermine à opérer ou non le retournement. La conversion elle aussi reste sous-tendue par un examen préalable. Si les Pères du désert avait en haute estime l’examen de conscience, la pratiquaient au soir de chaque jour et recommandaient à leurs disciples d’en faire autant, c’est justement parce que la « conversio » en découle comme de sa source. Nous ne pouvons donc pas engager un réel processus de conversion sans un examen de conscience approprié. L’Eglise notre mère, dans sa prévenance, nous l’a placé au début des complies pour nous aider à faire une relecture quotidienne de nos vies. Ceci devrait nous aider à rectifier nos tirs au fur et à mesure et c’est cela que l’on appelle une conversion.

En ce jour où l’Eglise universelle célèbre la conversion de St Paul, puissions-nous découvrir l’importance de l’examen de conscience dans tout processus de conversion, processus inhérent à toute vocation. Puissions-nous en faire un exercice quotidien et non seulement un exercice qui précède nos confessions sacramentelles. Sans doute, éviterons-nous ainsi de sombrer dans l’accumulation de mauvaises habitudes, ce qui peut nous conduire à une accommodation consciente ou inconsciente au mal.

Un malade qui s’ignore ne se soigne pas, son mal peut se compliquer et il peut en mourir. Que St Paul nous aide à la comprendre. Amen.

 Père Gilles Samson AMOUSSOU

Commentaire (1)

  1. Répondre
    Thomas says:

    merci d’etre proche des lecteurs par la simplicité du commentaire

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