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Homélie du dimanche de la Solennité de la Sainte Trinité/Année C (Pr 8, 22-31 ; Ps 8, 4-5. 6-7. 8-9 ; Rm 5, 1-5 ; Jn 16, 12-15)

Bien-aimés de Dieu,

Il n’est pas toujours facile d’aborder et de parler de certains mystères de notre foi, spécialement celui dont nous célébrons la solennité en ce jour. Je me permettrai tout simplement de méditer les textes du jour.

En parcourant la 1ère et la 2e lecture, de même que la séquence de l’Évangile du jour, nous y découvrons la Sagesse de Dieu et le Seigneur dans un premier temps, le Christ, l’Esprit Saint et Dieu dans un deuxième temps, Jésus, l’Esprit de vérité et le Père dans un dernier temps. Dans chacun des textes, les personnes évoquées entretiennent des relations entre elles et aussi avec le monde des créatures. Elles sont interdépendantes.

La Sagesse de Dieu est le principe de toute la création. Sans elle, rien n’aurait pu voir le jour. Elle est auprès de Dieu et peut se permettre d’être aussi avec le monde créé. Dans la 2e lecture, saint Paul nous apprend que le Christ nous as rétablis dans la paix de Dieu. Nous profitons de cette grâce par la foi qui nous rend justes. Cette foi vécue dans la persévérance nous mène à l’espérance. Cette dernière n’est pas vaine à cause l’Esprit Saint qui inonde nos cœurs de l’amour de Dieu. Subtilement la deuxième lecture nous parle du Dieu Trine et des relations existant entre ses personnes et les trois vertus théologales citées en 1Co 13, 13. Par la foi en Jésus Christ, Dieu se réconcilie avec le monde créé. Tout parviendra à son achèvement quand l’homme passera par l’épreuve de la persévérance pour s’enraciner dans l’espérance. Celui qui persévère reçoit le don suprême qu’est l’Esprit Saint qui nous inocule l’amour de Dieu. Dans la 2e lecture, nous avons l’impression que saint Paul ajoute une autre vertu aux trois existantes. Loin de là, la persévérance dépend de l’espérance. Cette dernière ne mérite son nom que dans la mesure où elle est éprouvée par les détresses qui suscitent la persévérance. Le développement harmonieux des trois vertus théologales en chaque chrétien signifie la communion progressive à Dieu dans la Trinité de ses personnes. En recevant le Saint-Esprit, nous témoignons de notre maturité et nous sommes capables de secréter l’amour de Dieu et le répandre autour de nous.

Dans la péricope de l’Évangile du jour, nous sommes au Cénacle le Jeudi Saint, après le repas et le lavement des pieds. Jésus laisse son testament aux Apôtres avant de prier pour l’unité des disciples de ce temps et de tous ceux qui croiront en lui en tout temps. Ici encore comme dans la 2e lecture, l’Esprit Saint interviendra dans la croissance spirituelle des disciples. Il leur est accordé pour qu’ils deviennent mûrs. Il confirmera chez les disciples ce que le Christ Jésus a commencé en eux. Il est l’Esprit de vérité. Jésus s’éclipse et l’Esprit prend la relève et occupe le terrain.

Cette observation rendue possible par la méditation des textes de cette solennité de la Sainte Trinité nous permet de faire certains constats :

  • La révélation de Dieu est méthodique, voire progressive, de même que sa manière d’intervenir dans la création. Pourtant Dieu est au-dessus et en dehors du temps ;
  • Il est inconcevable que notre Dieu soit un Dieu solitaire. Il est une communauté de personnes et vit la communion ;
  • Les personnes marquent la différence en Dieu, en même temps qu’elles l’enrichissent.
  • Les personnes sont complémentaires : chacune d’elles a la tâche qui lui est assignée. Jamais il n’y a usurpation des attributs de l’une par l’autre ;
  • Le Fils et l’Esprit sont apôtres, ils ont été envoyés dans le monde : le Fils a manifesté le Père et l’Esprit est venu porter à sa perfection l’œuvre accomplie par le Fils.

Quelle belle harmonie nous offre la contemplation de la Trinité des Personnes en Dieu ! La réalité est si vraie que toutes les trois personnes règnent ensemble sans que l’on puisse remarquer un conflit d’influences : le Père règne autant que le Fils et l’Esprit Saint. Voilà ce que nous affirmons dans la conclusion de nos oraisons : Par Jésus le Christ, notre Seigneur qui vit et règne avec Toi, dans l’unité du Saint Esprit, Dieu pour les siècles des siècles.

Il est vrai, en Dieu il y a la perfection, l’homme tend vers celle-ci parce que créé à l’image et à la ressemblance de Dieu. Pour ce faire, il a le devoir d’imiter Dieu dans son cheminement sur terre. Cela est plus évident pour nous chrétiens, disciples du Christ. Nous sommes de la même nature humaine, mais nous sommes différents les uns des autres. Nous avons reçu différents dons de l’Esprit Saint. Nous devrions chacun pour sa part assumer nos différences sans convoiter ce qu’est le frère ou la sœur, ce qu’il possède. Tout ce que nous sommes, tout ce dont nous disposons est ordonné au bien de la communauté. Le responsable ou l’autorité ne doit jamais oublier qu’il est serviteur de ses pairs, des gens qui partagent la même nature que lui. Il doit se considérer comme le premier parmi ses pairs. Celui qui accomplit un service moindre à cause de quelques limites ne doit en aucun cas se sous-estimer. Le rôle qui incombe à chacun participe à l’équilibre de notre environnement et de notre communauté. Ne désertons pas nos tours de garde, sinon l’harmonie du monde en souffrirait !

Pour finir, je voudrais vous laisser cette pensée qui est inscrite sur une icône posée sur mon bureau : « C’est quand il est serviteur de ses frères (et sœurs) que l’homme ressemble le plus à son Créateur ». Or dans la Trinité, les personnes, si je peux me le permettre, sont au service les unes des autres, et même au service de l’humanité.

Abbé Mériadec MEGNIGBETO, pss

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